Étude stratigraphique dans un château privé

Cette analyse concerne un château dans le canton de Neuchâtel datant du 16e siècle, ayant subi des transformations en 1906. Elle s'axe sur une partie spécifique du bâtiment : le hall. Il s'agit ici de détecter s'il existe une trace d'un décor antérieur, possiblement présent sous plusieurs couches de peinture blanche.


Coupes

Afin de bien saisir la chronologie des couches, deux coupes ont été synthétisées. L’une est au bord de la fenêtre nord et l’autre se situe entre les deux portes, l’une menant au couloir et l’autre au local jardin. Les coupes aident à la compréhension de la répartition de ces différentes couches. La chronologie d’application peut être lue en partant du support jusqu’à la face extérieure.


Stratigraphie : exemple choisi


Présentation chronologique des couches

Différence de support :

 

Près des cadres des portes, le support des couches picturales est de la pierre de taille (sondage n°6 par exemple). Toutefois, le support principal est un mortier.

 

Chronologie :

  • Phase 1 : couche a

 

La première couche était blanche. Il peut s’agir d’une couche de préparation.

 

  • Phase 2 : couches b1 et b2

 

Le bâtiment a subi des travaux au début du XXe siècle. Ceci se remarque également à la superposition des décors. En effet, le décor rouge du soubassement (couche b1) n’est pas présent aux abords de la fenêtre et de la porte ajoutées lors des transformations de 1906 (du côté de la tour circulaire). Ceci se remarque dans les sondages 8 et 9 : présence de la couche b1 au sondage 8 mais pas au sondage 9. La hauteur du soubassement est de 103 cm. La partie supérieure était en gris très clair (couche b2).

  • Phase 3 : couches c1 et c2 ( ?)

 

Le soubassement a été peint en gris foncé et la partie supérieure en gris clair. La chronologie concernant la couche c2 n’est pas assurée, elle pourrait également faire partie de la phase 5.

 

  • Phase 4 : couche d

 

Cette phase composée de la seule couche d n’est présente que sur le mur près de la « nouvelle » fenêtre de 1906. Elle est jaune claire.

 

  • Phase 5 : couches c2 ( ?)e, f, g1 et g2

 

Les couches faisant partie de la phase 5 sont présentes sur tous les murs, anciens et plus récents. On peut en déduire que ce décor (soubassement orange surmonté d’une frise rouge ainsi que de filets noir et taupe) date du début du XXe siècle, en 1906. La chronologie concernant la couche c2 n’est pas assurée, elle pourrait également faire partie de la phase 3.

 

  • Phase 6 : couches h et i

 

Durant le XXe siècle, le soubassement a été repeint. Une couche d’apprêt a été posée avant de recevoir une couche de peinture jaune coquille d’œuf. Cette couche d’apprêt était trop étanche rendant le mur sensible aux remontées capillaires. Elle s’est partiellement liée avec les couches de la phase 5, rendant difficile l’identification des couches. La couche d’apprêt a créé une interface entre les couches plus anciennes et les récentes de ce fait la peinture des couches i et j s’est écaillée et se détachent facilement du support.

 

  • Phase 7 : couche j

 

La couche i a du commencer à s’écailler entrainant une perte de matière. En effet, elle n’est pas présente à certains endroits ce qui a entrainé un repeint à la peinture blanche sur toute la surface du couloir.